26.01.2017

2 minutes de lecture

Facebook Twitter LinkedIn Imprimer

Nathalie Alazard-TouxEn 2016, les investissements en Exploration-Production subissent une baisse, pouvez-vous nous préciser quelles sont les zones les plus touchées ?  

Dans le domaine de l’exploration-production, 2016 aura été la deuxième année de baisse des investissements mondiaux (-24 %), l’équivalent de la diminution observée en 2015. Sur deux ans, la baisse est de( -42 %), à peu près équivalente à celle observée lors du contre-choc pétrolier.
 
En 2016, les zones les plus affectées par le recul des investissements sont l’Amérique du Nord (-37%) et l’Amérique Latine (-34%).
 
Le Moyen-Orient (-3%) et la CEI (-6%) sont relativement épargnés. Au Moyen-Orient, les compagnies nationales ont dans l’ensemble maintenu, voire légèrement augmenté leur niveau d’investissement. En Russie, les investissements progressent de 4 % en dollars grâce notamment à la hausse de 33 % des investissements de Rosneft. Dans le reste de la CEI, la baisse est de 24 %.
 
Dans les autres régions, les diminutions sont plus proches de la moyenne mondiale : Asie-Pacifique (-19%), Europe (-22%), Afrique (-24%).
 

Après ces deux années consécutives de coupe drastique, pouvons-nous nous attendre à une légère hausse en 2017 ?

La forte volatilité et l’incertitude pesant sur les prix du pétrole rendent les prévisions sur le niveau de l’investissement en 2017 difficiles.
 
D’après la dernière enquête de Barclays du 6 septembre dernier, les investissements en Amérique du Nord, pourraient bondir de 17 à 23 % en 2017 si le WTI se maintient entre 50 et 60 $ le baril. La hausse serait particulièrement forte pour les gros indépendants américains. On constate déjà une reprise des forages aux États-Unis en réponse à la hausse récente des prix du pétrole.
 
En dehors de l’Amérique du Nord, une relative stabilité reste le plus probable. La hausse attendue des investissements des compagnies nationales devrait en effet être compensée par la poursuite de la baisse des investissements des majors et des indépendants qui restent focalisés sur la restauration de leurs marges.
 
En conclusion, la hausse globale pourrait être aux alentours de 5 % (entre 3 et 8 %) si le prix du baril oscille autour de 55 $.
 

Quel est le chiffre d’affaire global du marché du forage à terre et en mer ?

En 2016, le chiffre d’affaires global du marché du forage et des services associés devrait être de l’ordre de 127 G$, passant en dessous du niveau bas de 2009.
 
Après avoir chuté de 30 % en 2015, il diminue de 36 % en 2016, la baisse la plus forte étant enregistrée dans le domaine du forage à terre et des services autour du puits comme la fracturation hydraulique (- 39 %).
 
En 2017 avec la légère reprise du prix du baril, le marché devrait repartir à la hausse avec une croissance estimée à 10 %.
 
Le marché de la construction offshore est également touché par la crise. Le chiffre d’affaires est là encore inférieur au niveau bas observé en 2010. La baisse sur 2016 est évaluée à 24 %. De nombreux projets en offshore profond ont été reportés. Les opérateurs réexaminent les  coûts avec soin.
 
Pour 2017, il n’est pas prévu de dégradation supplémentaire du chiffres d’affaires du secteur, ni de reprise. Le marché global de la construction offshore devrait rester stable.
 

Pour les investissements dans le domaine du raffinage, sommes-nous face au même scénario qu’en exploration-production ? 

L’ensemble des dépenses, qui contribue à accroître les capacités de distillation de brut dans le monde est en hausse de 4 % en 2016. Les dépenses s’élèvent à 97 G$, un niveau record.
 
Les dépenses de capital sont restées stables mais à un niveau historiquement élevé. La forte augmentation des dépenses de maintenance explique l’essentiel de la hausse.
 
Les opérations de maintenance ont été souvent repoussées de 2015 à 2016 par les raffineurs qui souhaitaient profiter le plus longtemps possible des marges élevées qu’a connues le secteur fin 2015 et début 2016.
 
En 2017, les dépenses globales devraient chuter et passer à 81 G$ (-17%) du fait principalement encore des dépenses de maintenance (efforts réalisés pour baisser les coûts de la maintenance, optimisation des services, tendance à leur externalisation). Les dépenses de capital devraient rester stables comme en 2016.
 

Des projets d’extension ou de nouvelles capacités de traitement, restent-ils néanmoins à venir ?

Le cumul des projets prévus pour les cinq prochaines années est en net baisse par rapport à la même photo faite il y a 1 an (-33 %). Malgré un contexte qui reste favorable, les investisseurs sont prudents. Les projets à venir ne représentent que 4,5 Mb/j de capacité de traitement, le niveau le plus bas depuis 2009. La baisse est générale et concerne toutes les zones.
 
La baisse des projets est le reflet des efforts faits par les compagnies pour réduire leurs dépenses mais également des questions que se posent les acteurs du secteur sur l’évolution à long terme de la demande de carburants.
 


Publications > Analyses technico-économiques