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L’analyse du cycle de vie (ACV) est un outil d’évaluation des impacts environnementaux le plus souvent statique, linéaire et limité à la description des seuls flux physiques lorsqu’il s’agit d’évaluer les impacts associés à une filière ou un produit.

La pertinence de la méthode pour quantifier les conséquences environnementales de politiques publiques à un horizon de temps donné s’est posée à l’occasion de la loi relative à la transition énergétique et pour la croissance verte (LTECV), laquelle doit modifier le mix énergétique français.

Une méthode a donc été développée pour anticiper les impacts potentiels de l’un des objectifs affichés : l’introduction de 15 % d’énergies renouvelables dans le secteur des transports en 2030.

Cette approche, dite ACV conséquentielle, met en œuvre l’outil de modélisation prospective du secteur énergétique français MIRET (modèle TIMESa d’IFPEN), couplé à une approche ACV(1).

Le modèle d’optimisation économique TIMES-MIRET permet de mettre en évidence les modifications de flux énergétiquesb induits par des trajectoires de demandes en mobilité exogènes et sous contrainte d’objectifs tels que ceux de la LTECV.

 

Intégration des résultats de modélisation TIMES dans l’approche ACV.
Intégration des résultats de modélisation TIMES dans l’approche ACV.

 

Le différentiel de flux de matières et d’énergie, avec et sans objectif LTECV, est ensuite traduit, via la base de données ACV EcoInvent, en un différentiel de prélèvements et/ou rejets de ressources et/ou de polluants dans l’environnement. Les impacts associés à ces prélèvements et rejets sont enfin évalués par la méthode Impact World +, en termes de conséquences sur la santé humaine, sur le changement climatique ou encore sur la qualité des écosystèmes.

L’intégration d’une approche spatiale pour mieux modéliser les impacts environnementaux à une échelle locale (ex : impacts sur l’eau, sur les sols, etc.) se poursuit au travers d’une thèse en codirection Inra-CIRAIG(2). Celle-ci vise notamment à déterminer comment la variabilité géographique de ces impacts est influencée par celle des données issues des modèles TIMES-MIRET et ACV, sous l’effet des disparités de prix d’une région à l’autre.

a- Voir article sur projet SCelecTRA.
    
b- Exemples : mobilisation de ressources, activités des secteurs du raffinage, des biocarburants, nouveaux besoins en électricité ou en gaz, ainsi que l’évolution des parcs automobiles et autres moyens de transport.

 


(1)  F. Menten, S. Tchung-Ming, D. Lorne , F. Bouvart. Lessons from the use of a long-term energy model for consequential life cycle assessment: The BTL case - Renewable and Sustainable Energy Reviews, 2015, 43, 942–960
>> DOI : 10.1016/j.rser.2014.11.072 
    
(2)  L. Patouillard. Thèse de doctorat (2013-2017). Régionalisation en ACV conséquentielle : cas des filières alternatives pour le transport en France en 2030

 


Contacts scientifiques : daphne.lorne@ifpen.fr  -  pierre.collet@ifpen.fr

NUMÉRO 29 DE SCIENCE@IFPEN