La période 2012-2020 durant laquelle IFP School a abrité la chaire d’enseignement et de recherche sur cette thématique1 a aussi été celle d’une profonde mutation de l’analyse économique portant sur l’environnement et l’énergie, avec en particulier l’accélération de questionnements en lien avec le développement durable.
Les questions couvertes par la chaire ont concerné les interactions entre, d’une part, les changements énergétiques et environnementaux liés à la transition écologique et, d’autre part, la croissance économique et les marchés de l’énergie.
Ainsi, les résultats obtenus dans le cadre de la chaire ont mis en avant l’impact des mécanismes de marché sur les mix énergétiques2. L’utilisation de modèles à changements de régimes markoviens3 a permis de mettre en évidence l’incidence du développement des productions électriques renouvelables intermittentes sur les prix de l’électricité[1].
On identifie ainsi un régime de prix faible lorsque la part des énergies renouvelables (ENR) dans le mix électrique est élevée et un régime de prix élevé dans le cas contraire. Accroître la proportion des énergies éolienne et solaire dans la production d’électricité a par conséquent pour effet d’accroître la probabilité de passer d’un régime de prix élevé à un régime de prix faible.
La figure ci-dessous illustre ce phénomène de deux manières distinctes sur l’exemple allemand avec :
- à gauche, le prix de marché de l’électricité étroitement en phase avec la distribution de la courbe de charge résiduelle (production non renouvelable compensant l’intermittence des ENR) ;
- à droite, la probabilité de passer dans le régime de prix faible (axe vertical) qui dépend de la part des énergies renouvelables dans le mix électrique.
Les activités de la chaire ont été menées au travers de sept thèses de doctorat et ont conduit à de multiples articles dans des revues à comité de lecture : par exemple, sur la décarbonation du mix électrique dans les pays exportateurs de pétrole[2] et sur la croissance économique et le développement des énergies renouvelables[3].
Ces activités se sont également traduites dans les enseignements dispensés à IFP School et ont permis l’organisation de conférences annuelles où ont été invités des professeurs étrangers.
en fonction de la part des ENR dans le mix électrique
1- Chaire financée par la Fondation Tuck
2- Par exemple ceux obtenus par C. De Lagarde (2018) « Promoting renewable energy : subssidies, diffusion, network price and market impacts ». Thèse soutenue à l’Université Paris Dauphine-PSL.
3- Les modèles à changements de régimes markoviens sont employés afin de décrire les cycles conjoncturels, tout en permettant de capter des chocs (crises, ruptures). Sont qualifiés de markoviens des processus relatifs à des systèmes aléatoires dont l’évolution future ne dépend du passé qu’au travers de l’information actuelle.
[1] C. de Lagarde , F. Lantz, 2018, How renewable production depresses electricity prices: evidence from the German market, Energy Policy, Vol 117, pp. 263-277
>> DOI: 10.1016/j.enpol.2018.02.048
[2] A. Farnoosh, F. Lantz, J. Percebois (2014), Electricity generation analyses in an oil-exporting country: Transition to non-fossil fuel based power units in Saudi Arabia. Energy 05/2014; 69.
>> DOI: 10.1016/j.energy.2014.03.017
[3] V. Court, P-A. Jouvet, F. Lantz, (2018), Long-term endogenous economic growth and energy transitions, The Energy Journal, Vol. 39, 1,
>> DOI: 10.5547/01956574.39.1.vcou
Contact scientifique : Frédéric Lantz
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